Note de la page 13, à propos d'ElizabethI
Il y a Jacques d’Écosse, qui ne tournait
pas très rond lui aussi (!) ne supportait pas la vue de couteaux ou
d’objets tranchants sans tomber en catalepsie, ce qui a fait penser avant
l’heure à une mémoire de la vie intra utérine… une vie en l’occurrence déjà
fort animée pour le fils de cette Stuart agitée du bocal -et aussi du reste- qui,
enceinte, avait vu sous ses yeux poignarder son jeune prétendu amant -l’éphèbe
terrorisé s’était réfugié derrière elle- et qui elle-même fut menacée
par les dagues des sbires pointées sur son ventre lorsqu’elle s’interposa bravement
entre son poète et les tueurs diligentés par son mari. Devant de tels arguments,
elle ne put que céder… et le jeune amoureux implorant fut aussitôt égorgé et
émasculé devant elle, forcée de contempler le spectacle. Scène de la vie
conjugale chez les Stuart. L’enfance du futur roi d’Écosse et d’Angleterre
commençait.
Il naquit peu après. Entre temps,
Mary avait fait assassiner son mari par un autre amant -plus viril celui-là-
qu’elle épousa aussitôt -et auquel elle écrivit quelques jolis poèmes.- Mais le
peuple, qui lui avait pardonné ses gamineries passées -les tueries qu’elle
exhorta dans le pays avec dynamisme et persévérance- n’excusa pas cette légère
entorse à l’étiquette (en principe, c’étaient les rois qui faisaient décapiter
les reines et non l’inverse) et elle fut enfin congédiée… Puis décollée à son
tour, mais après avoir poursuivi dix ans ses activités en Angleterre, contre
Elizabeth cette fois. Une belle énergie. Sur tous les plans. Elle eût pu être
un poète remarquable.
**** Note de la page 36.
Le puits de Célas est un puits de
mine désaffecté de 130 mètres de fond où furent précipités en 44 des résistants
morts sous la torture au fort Vauban. Combien ? On ne le sait même pas
vraiment. Deux mois après, à la libération, il fallut extraire les corps ou ce
qu’il en restait et tous ne furent pas reconnus ; plus exactement comme disait
Madame Rodier, une fille de résistants que j’ai interviewée «tous les morceaux
n’étaient peut-être pas les bons». L’un d’entre eux était Gustave Nouvel, le fiancé de ma mère. Je ne l’ai su qu’il y a 5 ans, après sa mort, en
trouvant au grenier des lettres que celui-ci lui avait adressées. Personne ne m’en avait jamais parlé. J’ai eu
l’impression de retrouver mon père. Un père, ce n’est pas seulement celui qui a
engendré mais c’est avant tout celui qui a désiré, fût-ce à titre de simple
fantasme, un enfant, d’une femme déterminée. Gustau voulait un enfant de
Pauline, une fille, et l’appeler Irène. C’est moi… Et ce n’est pas moi. Tous
les ans, à la date anniversaire approximative de l’extraction des corps, il y a
une cérémonie sur le monument du puits, majestueux.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire